Sur les photos qu'on peut voir ici ou là, vous semblez souvent tellement sérieux, j'aime bien celle-ci, moi, elle vous ressemble même sans vos lunettes, et elle raconte aussi ce que me fait votre poésie : la joie, la joie, la joie ! La joie douce et pénétrante, celle d'être présent au monde, vos mots nous ramenant pleinement là, ici et maintenant, poésie du concret, de l'attentif, du silencieux. J'aimais vous savoir pas trop loin, dans la Drôme, poser votre regard sur notre monde, vous savoir arpenter avec Anne-Marie les chemins sur Terre.
Alors aujourd'hui, essayer de voir à travers vos yeux désormais fermés la beauté et la fragilité des êtres et des choses, tenter d'être vraiment présente à la lumière de fin d'hiver, se laisser toucher, encore et encore, ce sera ma manière de vous dire au-revoir et de continuer à cheminer avec vous.

"Vérité, non-vérité se résorbent en fumée
Monde pas mieux abrité que la beauté trop aimée, passer en toi, c'est fêter de la poussière allumée
Vérité, non-vérité brillent, cendre parfumée"
Un texte émouvant pour l'hommage à un vivant éternel... On partage...pour affronter l'absence de lumière qui accompagne son départ.